Hypnose éricksonienne

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Consultant Ressources Humaines, Hypnothérapeute, Coach

vendredi 28 août 2015

Le GENOGRAMME un OUTIL au service de la PSYCHOGENEALOGIE

LE GENOGRAMME ou GENOSOCIOGRAMME
OUTIL au service de la PSYCHOGENEALOGIE

IL est important d’établir une distinction pour trois notions proches (psychogénéalogie, analyse transgenérationnelle et constellations familiales) liées à la place de l’individu dans le réseau de ses ancêtres et de sa famille.

Le principal concept mis en avant par Anne Ancelin Schützenberger, initiatrice de la psychogénéalogie, est celui de syndrome d'anniversaire. Cette théorie est basée sur le constat que nous sommes, psychologiquement, la résultante de notre histoire familiale, sur plusieurs générations. Selon sa théorie, des conflits non résolus faisant partie de la vie de nos ancêtres, ainsi que les non-dits et secrets de famille, peuvent rejaillir ou se répéter sur plusieurs décennies à des dates signifiantes.
« Toute perte, tout deuil est une souffrance si cruelle, et le travail de deuil est si long et si douloureux, que l’on recherche de mille façons d’éviter cette souffrance pour ne pas à avoir à affronter une réalité trop dure presque invivable. Les maladies organiques graves, qui mettent la vie en danger, ainsi que les maladies psychosomatiques ou la dépression, sont souvent liées à un travail de deuil non fait qui taraude la personne ou ses descendants par des fidélités familiales inconscientes, des liens transgénérationnels, des loyautés invisibles . Un travail sur la transmission transgénérationnelle de traumatismes graves permet souvent d’en retrouver l’origine à plusieurs générations. »
Anne Ancelin Schützenberger

« L’analyse transgénérationnelle concerne plus particulièrement un travail thérapeutique d’une durée variable, sur les transmissions transgénérationnelles.(…) Le processus s’effectue dans le cadre d’un travail thérapeutique suivi et procède selon des allers retours avec le vécu personnel. Dans ce cadre, il s’agit autant de démêler l’histoire familiale que de s’intéresser à l’histoire personnelle « empêchée » par des manques ou des trop plein de transmissions. La question de sa place est d’importance. C’est à partir de celle-ci que commence le voyage transgénérationnel et qu’il se termine dans un retour chez soi bien mérité. »
Maureen Boireen

« Les constellations familiales, une méthode qui se réfère au champ systémique des thérapies familiales ; Il y a autant de façon d’interpréter cette méthode qu’il y a de constellateurs à la base, il s’agit d’offrir une perspective spatiale à un problème amené par un individu. la méthode importée d’Allemagne par Bert Hellinger considère que chaque individu répond, au sein de sa propre famille, à 3 principes fondamentaux : l’appartenance, l’ordre et l’équilibre entre donner et recevoir. Si un de ces principes ou plusieurs sont en dysfonctionnement, le désordre se manifeste et l’individu exprime dans son corps, dans sa vie, dans ses fonctionnements »
Maureen Boireen



Extraits d’un entretien avec le psychiatre et psychanalyste, Serge Tisseron  auteur de l'ouvrage "Secrets de famille".
« Quel est le ressenti d'un enfant dont le parent est porteur d'un secret douloureux ?
D'abord, il est soumis aux "suintements" du secret. Par exemple, son parent fait des crises de tristesse ou de colère imprévisibles et inexplicables. L'enfant est bouleversé et insécurisé. En même temps, il pressent que son parent lui cache quelque chose et essaie de l'imaginer. Il développe de la culpabilité s'il pense être la cause de ces crises, et de la honte s'il suppose que son parent a commis un acte répréhensible. Parfois, il devient conformiste pour racheter la faute qu'il imagine. Dans tous les cas, il n'est donc pas seulement une victime du secret d'un autre ; il prend une part active dans sa dynamique familiale par l'attitude qu'il développe. Quant à la répétition, elle est selon moi de l'ordre de l'exception. Quand elle existe, elle est un moyen de prouver sa loyauté envers le parent. Cela n'a rien à voir avec la fatalité ni avec une malédiction !
Pour la troisième génération, le secret est de l'ordre de l'impensable, dites-vous...
Oui, le secret qui était indicible pour son porteur, et innommable à la seconde génération, devient impensable à la troisième. L'enfant n'a aucune raison d'imaginer qu'il pourrait exister un secret pesant sur lui. Pourtant, il a grandi en étant marqué par les conséquences sur ses parents du secret de ses grands-parents. Il peut avoir de la difficulté à aborder ce qui est en lien avec ce secret, dont pourtant il ignore l'existence. L'angoisse qu'il a ressentie chez ses parents, et qu'il n'a pu mettre en relation avec rien, peut aussi l'amener à développer des symptômes sans signification apparente, comme une toxicomanie ou un trouble somatique. Mais c'est heureusement assez rare.

Auteur de best-sellers*, Anne Ancelin Schützenberger, cette psychothérapeute de renommée internationale a fondé la psychogénéalogie.Une discipline qui décrypte les liens familiaux transgénérationnels.

Extrait interview du  Figaro Magazine  
Selon vous, la plupart des traumatismes qui nous touchent ne sont pas liés à des événements récents...
Anne Ancelin Schützenberger - Chacun de nous est inscrit dans une lignée familiale. Au cours de mon expérience professionnelle, j'ai constaté que nos souffrances ne datent pas forcément de nos parents mais d'un temps bien plus lointain. Il faut remonter jusqu'à d'anciens drames pour découvrir le traumatisme initial, qui se répète souvent de génération en génération.
Le traumatisme originel est fréquemment lié à des événements historiques marquants. Par exemple, en France, notre héritage psychologique trouve très souvent son origine pendant la Seconde Guerre mondiale ou la Révolution et la Terreur de 1793. Pour filer la métaphore, que l'on soit victime ou agresseur, d'une famille de «guillotineur» ou de «guillotiné», le choc du sang versé reste le même. »
« Certains événements traumatisants ne sont pas «digérés» par ceux qui les vivent. Parlez-nous de ces deuils non faits...
Toute famille recèle au moins un cadavre dans le placard parce que, à un moment ou à un autre, un événement traumatisant a eu lieu. Parfois, ces faits sont à tel point inacceptables que les parents n'arrivent pas à en faire le deuil ni à les dire. Or, ce qu'on ignore dans une famille est aussi important que ce que l'on sait. Ce qu'on n'arrive pas à transmettre en mots se transforme en maux.
Comment s'effectue cette transmission ?
A la première génération, c'est un non-dit. A la deuxième, un secret de famille. A la troisième, cela devient un impensé généalogique : on ne peut même pas penser les choses mais elles existent dans notre inconscient. Notre transmission peut se faire par le langage du corps. Si pour un sujet abordé, le parent arrête subitement de parler, détourne le regard ou fronce le sourcil, l'enfant va comprendre qu'il existe une zone terrible d'évitement, même s'il ne sait pas ce qui s'est passé, et la répéter.
J'aime utiliser une métaphore parlante, celle de la patate chaude: pour se débarrasser d'un traumatisme trop lourd, certains délèguent ce poids à la génération suivante, comme on se passe une patate trop chaude de main en main, avec laquelle chacun se brûle. Il faut essayer de retrouver l'événement, puis en faire le deuil pour reprendre sa vie à soi.
Pourquoi répétons-nous les mêmes erreurs que nos ancêtres?
Tant que le deuil n'est pas fait, il reste une tâche inachevée: nous ressassons notre passé par loyauté familiale. Dans la Bible même, on parle de ce phénomène: «Les pères ont mangé des raisins verts, et les dents des enfants en ont été agacées.» Beaucoup de gens font la même chose que leurs ascendants, ou le contraire, sans comprendre pourquoi. Il faut réussir à faire ses propres choix. Il arrive que nous reproduisions les mêmes drames à des périodes similaires: c'est le syndrome d'anniversaire. Cette date peut être un moment spécifique, comme les vendanges, une date marquante, comme Noël ou le 14 Juillet, ou encore un âge identique. Mais toutes les répétitions ne sont pas significatives: les coïncidences existent.
Comment clore ce deuil?
J'ai élaboré un outil appelé le génosociogramme. Il s'agit d'un arbre généalogique agrémenté des liens de couleur positifs et négatifs qui peuvent nous unir avec les membres de notre famille. On y note les événements importants: perte d'un enfant mais aussi d'une demeure ou d'un animal, accident, déracinement, changement de vie, réussite professionnelle exceptionnelle. En observant le génosociogramme, on peut voir en un coup d'œil l'histoire familiale. Avoir sous les yeux cette image frontale provoque un choc émotionnel libératoire. On peut clore ces deuils de maintes façons. J'ai connu une femme qui a fait brûler son génosociogramme, puis l'a enterré dans son jardin !
* À LIRE : Aïe, mes aïeux ! , Desclée de Brouwer (2009),et Psychogénéalogie, Payot (2007).
QUELQUES DEFINITIONS DE L’EGOGRAMME
"A son origine, le génogramme est un outil thérapeutique. Il a été créé par le courant des thérapies familiales systémiques aux États-Unis, dans les années 1970. Selon les systémiciens américains, l'invention du génogramme est associée aux travaux de M. Bowen et à sa théorie des systèmes familiaux (...) L’outil a été introduit en France, par deux articles de E. Lemaire-Arnaud, le premier en 1980 et le second en 1985.
L'évaluation en protection de l'enfance
Théorie et méthode
Francis Alföldi
Dunod, 1999

" Un génogramme est une technique pour dessiner un arbre familial et y enregistrer de l'information sur les membres de la famille et leurs relations sur une période d'au moins trois générations. Les génogrammes traduisent graphiquement de l'information sur la famille d'une façon telle qu'ils fournissent une vue d'ensemble rapide de " patterns " familiaux complexes et sont une source riche d'hypothèses sur la manière dont un problème clinique peut-être relié à un contexte familial donné et l'évaluation dans le temps, à la fois du problème et du contexte ".

"Rappelons que le génosociogramme est une sorte d'arbre généalogique fait de mémoire (c'est à dire sans recherche d'information et de documents) complété des événements de vie importants (avec leurs dates et leurs liens) et du contexte affectif (liens sociométriques, marqués par des flèches ou des traits de couleurs). Le génosociogramme n'est pas seulement un arbre généalogique situant la parentèle. Ce qui est important, c'est la façon dont l'auteur de cet arbre "fantasmatique" perçoit les personnages et les liens qui les unissent et qui le lient à ses ascendants et collatéraux et à leurs rôles. Ce sont même parfois les blancs, les trous de mémoire de la famille qui en disent long (comme les silences sur le divan) sur ce qui a été "rayé de la mémoire familiale"."
Aïe, mes aïeux,
Anne Ancelin Schützenberger
Desclée de Brouwer 1999


"Le génogramme met en évidence les évènements répétitifs, les maladies, accidents, les conflits relationnels, les différences culturelles, sociales, les programmations conscientes et inconscientes sources d’obstacles à la réalisation personnelle."




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