MIEUX
COMMUNIQUER
POUR
FAIRE PASSER SES MESSAGES
Jean-Paul PARENT, Consultant
Santé et Ressources humaines, Hypnothérapeute, Coach
Souvent, la communication
est vécue comme une simple et directe action
où un émetteur fournit simplement un
message à quelqu’un qui le reçoit, le récepteur avec au mieux en retour l’attente
d’ un comportement ou d’une réponse.
Pourquoi cette conception étriquée et simpliste
de la communication ?
Dans cette définition,
le message et l’émetteur sont les seuls éléments mis en valeur. Le récepteur n’est
qu’un réceptacle, une sorte de boite à lettres, une boite mails où sont ignorés
sa personnalité, ses besoins et caractéristiques et de l’autre un contenu sans
application des règles d’expression orale et écrite issus des travaux l’école de Palo Alto , des principes de la
communication non-violente de Marshall Rosenberg, de la méthode Gordon, des
attitudes constitutives de l’Action centrée sur la Personne de Carl Rogers et des
précautions et délicatesses du langage
de Jacques Salomé ( message clair,
conscience du non-verbal, feed-back, écoute active, ouverture à l’autre…) .
Les individus dans leurs
histoires de vie et leurs éducations subissent souvent la communication. Ils ne
connaissent que l’état de récepteur. « Tu dois faire ceci ou cela ».
« Ne pleure pas ! », « Ne répond pas ! »... Ils reçoivent
des connaissances « déversées » par le haut, « engloutir »
des savoirs sans avoir la possibilité d’exprimer leurs désirs, leurs besoins et
leurs attentes. C’est plutôt la dépendance qui est sollicitée et plus difficilement
l’autonomie à penser par soi-même et à agir en pleine conscience.
Ils font l’apprentissage
du RECEVOIR sans expérimenter LE DONNER. Or, nous savons aujourd’hui que la
communication est une interaction, un processus social entre individu et individu,
individu et situation, individu et groupe, groupe et groupe. Elle s’inscrit
dans un mouvement d’influence sociale et de transformation comme l’a démontré l’Ecole
de Palo Alto.
Nous sommes déjà très
loin de ce qui est perçu au quotidien par la plupart des uns et des autres,
préoccupés ou souffrants de solitude,
repli sur soi, non reconnaissance et
incompréhension.
L’état des connaissances
aujourd’hui sur la communication fait état de l’influence sur son fonctionnement
de la psychanalyse(Conscient et
inconscient), la psychologie ( Les différents besoins), l’analyse
transactionnelle ( Les différents états intérieurs Parent, Enfant, Adulte ),
la sociologie( Environnement socioculturel et contexte), le béhaviorisme ( Conditionnement
de l’apprentissage), la neuropsychologie( L’activité spécifique des deux hémisphères
du cerveau ), la programmation neurolinguistique ( L’homme « programmé »
depuis l’enfance, la carte du monde , les orientations sensorielles).
Et pourtant, comme le
dénonce le célèbre psychosociologue et conférencier Jacques Salomé :
« • Quel enfant,
quel ex-enfant n'a vécu un sentiment diffus de malaise dans les tentatives de
communications avec ses proches, avec ses professeurs, avec le monde des
adultes !
• Qui n'a ressenti ce
mal-être de ne savoir communiquer avec lui-même et d'entendre parfois la
révolte de son corps quand il découvre que la violence des maux n'est que le
reflet du silence des mots !
• Qui n'a senti la
violence sourde d'entendre l'autre parler sur lui, la révolte de sentir autrui
penser à notre place, de le voir décider pour notre bien ou encore de nous
engager dans un projet, dans une décision, dans un mode de vie où il ne se
retrouve pas !
• Qui n’a entendu et
reçu comme un rejet ou une négation de sa personne, l'injonction d'idées toutes
faites, les a priori, la violence des jugements ou des affirmations
péremptoires interdisant le possible d'un échange, aliénant ou clôturant
l'ouverture à un partage et à une mise en commun !
• Qui n'a éprouvé cette
souffrance de se sentir enfermé dans une image, dans un rôle, dans un
commentaire, dans lesquels il ne se reconnaissait pas, dans lequel il ne
pouvait se retrouver ! » .
Il est prouvé aujourd’hui
que la communication est liée au comportement et à la personnalité des individus. Il y a des gens
qui privilégient le visuel, l’auditif ou le kinesthésique (ressenti) pour
capter les informations et transmettre leurs messages avec des prédicats, c’est
à dire un vocabulaire adapté à leurs orientation sensorielle. Imaginer une
relation, une discussion entre quelqu’un qui n’entend et quelqu’un d’autre qui
ne fait que ressentir !
Chacun d’entre nous possède
sa propre « carte du monde ».
Nous filtrons la grande
majorité des informations que nous recevons. Les données envoyées par nos sens
passent par des « tamis » conçus par nos valeurs, notre histoire de vie, notre
éducation, notre culture. Des filtres qui déforment notre vision du monde de
trois manières différentes :
- Par omission, en sélectionnant ou pas
volontairement certaines informations en ne privilégiant qu’une partie du
message.
- Par distorsion, en interprétant
certaines informations accordant à autrui ou à notre perception des valeurs,
des intentions.
- Par généralisation, en faisant d’un
fait seul et unique une vérité quelle que soit la situation vécue : ex : «
C’est toujours sur moi que çà tombe ».
Les sens, le gout,
l’odorat, la vue, l’ouïe, le tact ou le toucher tissent nos émotions, nous
mettent en relation très personnelle avec le monde et traduisent partiellement
et partialement la réalité, notre
réalité, notre « carte du monde ».
Toute personne agissant
en conscience au cœur de la communication a pour mission de rétablir la fluidité
et la circulation entre le DONNER et le RECEVOIR, entre la personnalité de L’EMETTEUR /RECEPTEUR
et celle du RECEPTEUR /EMETTEUR
avec de l’authenticité, de l’empathie, de la congruence, de l’écoute active. Il
a comme exigence de soigner le contenu de ses messages en étant attentif
notamment aux dérives des attitudes d’interprétation
et d’évaluation et mesuré avec celles de
soutien et d’investigation.
En fait, Mieux communiquer
pour passer ses messages.
Et avec la Belle et
Digne Aventure de la communication qui porte l’intérêt sur toutes les
dimensions et les states qui tissent un Etre humain, j’associe les mots suivants.
« J’ai été frappé par
le rôle déterminant du langage et de l’usage que l’on fait des mots. J’ai donc
mis au point un mode de communication, d’expression et d’écoute, qui nous
permet d’être généreux et de trouver un contact vrai avec nous-mêmes comme avec
autrui,
Laissant libre cours à
notre bienveillance naturelle. C’est ce que j’appelle la “Communication Non
Violente ” … Car bien que nous puissions avoir l’impression que notre façon de
parler n’a rien de violent, il arrive souvent que nos paroles soient source de
souffrance pour autrui et pour nous-mêmes. »
Marshall B. Rosenberg
Auteur du livre « Les
mots sont des fenêtres ou bien ils sont des murs»
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire