LA
CARTE N’EST PAS LE TERRITOIRE
Notre
conscience ne possède pas d’accès direct à la réalité. Les stimuli envoyés par
l’environnement sont l’objet d’une série de filtres perceptifs :
physiologiques(les organes des sens), culturels et individuels (la langue que
nous parlons, nos croyances, valeurs, attitudes, souvenirs, qui sont des acquis
collectifs et individuels).Ces filtres transforment toute sensation en une
perception qui dépend de ce que nous sommes. Chacun de nous ne dispose que de
son propre système de perception et d’interprétation de la réalité : sa carte
du monde.
Ainsi,
lorsque nous entendons un mot, notre cerveau cherche les souvenirs
d’expériences associés à ce mot, afin de lui donner une signification. Pour
répondre, nous utilisons aussi des mots qui sont des symboles, des signes
associés à nos expériences personnelles, modifiés par nos apprentissages. Tout
mot, tout signe reçu ou émis n’est ainsi qu’un simple reflet de la réalité.
Il
importe donc de nous ouvrir à la diversité des cartes du monde, de prendre
conscience du fait que les mots n’ont pas la même signification pour nous. Et
que même en cas d’accord, la communication est une approximation de la réalité.
Les partenaires échangent des symboles à valeurs différentes, des représentations
qui leur sont personnelles.
Comprendre
les messages, leur accorder la même signification que nos interlocuteurs, afin
de rendre la communication plus exacte. Le sens d’un message se trouve dans la
réponse que l’on en reçoit. La programmation neurolinguistique (PNL) en formule
une règle : Prendre conscience des approximations.
Une
définition pourrait s’exprimer ainsi : « Schéma d’ensemble permettant
de se représenter la réalité, cette carte est à la fois l’image de notre
environnement large ou restreint et le système de repères permettant d’en
identifier les éléments et de nous situer sur ce territoire. La carte ou modèle
du monde est en partie inconsciente. Elle détermine pourtant l’idée que nous
nous faisons des êtres et des choses. »
L’homme
est « un animal qui a développé la fonction symbolique », ce qui rend
possible le traitement de la réalité
présente, passée ou future au moyen de représentations mentales. Or la carte
n’est pas le territoire. Le plan d’un quartier n’est pas le quartier lui-même,
avec ses habitations, ses places, ses rues et ses squares, avec les habitants
et les événements qui l’animent. A la fois physiologiques et mentales, nos
cartes tels des tamis, ne laissent filtrer qu’une partie des informations en
provenance de l’extérieur. Elles nous les livrent en données corrigées qui
comportent une part d’approximations. Elles nous fournissent des schémas de
base pour classer ces informations, et pour établir entre elles des connexions.
Elles sont très diverses et divergent d’une personne ou d’un groupe à l’autre.
Nos
opérations mentales et physiologiques découlent d’une programmation agissant en
référence à des standards. Cet ensemble de filtres est hérité de notre
ascendance remodelé par notre apprentissage de la vie(croyances, valeurs, critères).
L’accumulation de nos expériences n’a pas seulement enrichi notre mémoire de
souvenirs, elle les a encodés selon un système d’appréciation qui nous est
propre. Chaque fois qu’un raisonnement logique ne nous permettait pas d’établir
un diagnostic précis de notre expérience, nous nous sommes fait une opinion de façon
à l’évaluer. Une opinion n’est pas démontrable. Devant les mêmes faits,
d’autres se font des opinions différentes. Il s’agit donc de croyances :
allant de la certitude au doute, et rationnellement indémontrables, même si des
arguments de poids peuvent les étayer.
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