Hypnose éricksonienne

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Consultant Ressources Humaines, Hypnothérapeute, Coach

dimanche 13 avril 2014

UN PEU PLUS sur L'ESTIME de SOI...



UN PEU PLUS SUR L’ESTIME de SOI...

Comment l’estime de soi s’ancre-t-elle en l’individu ? Pourquoi est-elle si fragile et susceptible de se briser ? Deux psychiatres, Christophe André et François Lelord, nous l’expliquent dans un ouvrage formidablement actuel, L'estime de soi (Odile Jacob). A l’heure du chômage qui pousse des milliers d’individus à se juger inutiles, donc méprisables, à l’heure du primat de l’apparence qui incite tant d’hommes et de femmes à détester leur propre image, à l’heure du culte de la performance qui ordonne à chacun d’être le meilleur, à l’heure de l’injonction à devenir soi-même et à s’épanouir par ses propres moyens, sans repères sur lesquels s’appuyer, il était temps que la psychologie   intervienne. Et nous aide à nous situer entre les idéaux démesurés que nous n’atteindrons jamais et les complexes qui nous interdisent de parvenir à nos objectifs.
Pour débuter ce périple au cœur de l’estime de soi, précisons qu’elle ne se limite pas au constat "je m’aime" ou "je ne m’aime pas". Elle reposerait, selon les auteurs, sur le bon équilibre de trois piliers : l’amour de soi, la vision de soi et la confiance en soi. L’estime de soi est une donnée fondamentale de la personnalité, placée au carrefour des trois composantes essentielles du Soi :: comportementale , cognitive et émotionnelle. Elle comporte des aspects comportementaux (elle influence nos capacités à l’action et se nourrit en retour de nos succès) et cognitifs (elle dépend étroitement du regard que nous portons sur nous, mais elle le module aussi à la hausse ou à la baisse).Enfin, l’estime de soi reste pour une grande part une dimension fortement affective de notre personne : elle dépend de notre humeur de base, qu’elle influence fortement en retour. Les rôles de l’estime de soi peuvent d’ailleurs être compris selon cette même grille de lecture : une bonne estime de soi facilite l’engagement  dans l’action, est associée à une auto-évaluation plus fiable  et plus précise, et permet une stabilité émotionnelle plus grande.
La nécessité de s’aimer suffisamment soi-même pour réussir dans l’existence a depuis longtemps été pointée par Freud. Il l’a nommée le "narcissisme". Ce mot a actuellement bien mauvaise presse car confondu à tort avec "égocentrisme". Une idée fausse à réviser d’urgence. Sans un narcissisme bien assuré, l’individu tend à se considérer comme une nullité vivante. S’aimer revient à accepter ses défauts, ses échecs sans en trembler de honte. Celui qui s’aime correctement est une "bonne mère" pour lui-même : indulgent, il continue de s’apprécier même en cas de situation défavorable pour l’ego (rupture amoureuse, licenciement, blâme, etc.).
La vision que nous avons de nous-mêmes est presque toujours sans rapport avec notre reflet objectif dans le miroir ou le chiffre de notre QI. Nous nous voyons avec nos convictions intimes, nos préjugés. Raison pour laquelle notre regard sur nous-même surprend parfois les autres. Elise se trouve laide et grosse quand ses amis voient en elle une charmante jeune femme tout en rondeurs. A 35 ans, Cédric végète dans un emploi de gratte-papier très éloigné de ses capacités réelles. A son entourage qui le conjure de réagir, il répond : "Je suis déjà content de ne pas être au chômage !"A l’inverse, avoir une vision positive de soi-même permet de lutter contre l’adversité, de persévérer, alors même que l’horizon paraît bouché. 

Christophe ANDRE .Médecin psychiatre à l’hôpital Sainte-Anne et enseignant à l’université Paris 10


Qu’est-ce que l’estime de soi?
L’estime de soi est le résultat d’une auto-évaluation. Il s’agit en quelque sorte d’un baromètre révélant dans quelle mesure nous vivons en concordance avec nos valeurs. L’estime de soi se manifeste par la fierté que nous avons d’être nous-même et repose sur l’évaluation continue de nos actions. Que nous en ayons conscience ou non, l’évaluation que nous faisons de nos comportements nous atteint toujours. À chaque action subjectivement importante, nous émettons un verdict à peu près dans ces termes: “ce que je fais est valable à mes yeux” ou “ceci n’est pas valable”. Dans le premier cas, l’action me valorise, alors que dans l’autre cas, je suis dévalorisé à mes yeux. De plus, cette appréciation s’inscrit immédiatement en mémoire et s’attache au concept de soi.
    Je camoufle la vérité pour éviter une discussion, alors que je suis pour la transparence. Je ne suis pas fière de moi et je baisse dans mon estime.
    J’ose donner mon opinion devant tous ces gens que je sais plus compétents que moi parce que j’expérimente de prendre ma place. Je monte dans mon estime.
Ainsi, l’estime de soi est une valeur fragile et changeante. Elle augmente chaque fois que nous agissons en respectant nos standards et diminue chaque fois que notre comportement les contredit. Il est donc possible qu’elle soit très haute ou très basse selon les périodes de notre vie.
    Je suis alcoolique, tout à fait conscient d’éviter de faire face aux vraies questions de ma vie. Mon estime de moi est si faible que pour l’oublier je bois davantage.
    J’ai abandonné la bouteille pour affronter mes problèmes. Je suis maintenant une personne qui fait face à sa réalité. Mon estime de moi a grandi; je suis énormément fier.   

B. L’importance de l’estime de soi pour la qualité de vie
   1. Favorable à l’actualisation
Une bonne estime de soi facilite l’actualisation de notre potentiel comme être humain. Celui qui s’estime a tendance à mettre ses aspirations de l’avant et à se développer. Au contraire, l’individu dont l’estime est faible peut facilement renoncer à repousser ses limites. Souvent il n’a pas confiance d’en être capable mais d’autre fois, il s’abstient de voir grand pour sa vie parce qu’il a l’impression de ne pas le mériter. Il se trouve alors dans un cercle vicieux dont il ne découvre pas toujours l’issue.
   2. Attrait pour des semblables
Nous recherchons intuitivement la compagnie de personnes dont l’estime de soi est comparable à la nôtre. Si elle est élevée, la relation devient source de stimulation pour “aller plus loin”. Dans le cas inverse, nous pouvons mutuellement nous “tirer vers le bas”. Par exemple, une faible estime nous prédispose à tolérer d’être traité avec peu de respect et subir un tel traitement entraîne inévitablement une chute de l’estime de soi. Au contraire, une estime de soi plutôt forte va de pair avec un respect pour soi-même et dans ce cas, nous refusons l’irrespect sous quelque forme que ce soit. Et nous recherchons la compagnie de personnes pour qui nous avons de la considération et qui sont capables de reconnaître notre valeur.
   3. Une base pour une relation épanouissante
L’estime de soi influence aussi la relation amoureuse. Il est difficile de croire en l’amour de l’autre quand notre opinion de nous est négative. Il nous arrive donc de contester les manifestations amoureuses et même de mépriser l’amant qui nous exprime son amour ou son désir. À nos yeux, en effet, il n’y a qu’un être de peu de valeur qui puisse s’attacher à une personne aussi insignifiante que nous. À cause de cela, nous choisissons souvent des personnes dont l’amour est difficile (sinon impossible) à gagner, convaincu que notre réussite serait la preuve de notre valeur. Mais ces tentatives échouent la plupart du temps (voir “Dépendance affective et besoins humains”).
La relation amoureuse entre deux personnes dont l’estime est solide a de meilleures chances de réussir. D’abord parce que l’estime est un des ingrédients importants de l’amour. Or il y a de fortes chances pour qu’une personne qui s’estime le soit également par ceux qui partagent ses valeurs, comme c’est souvent le cas dans les relations amoureuses. De plus, l’estime d’un partenaire aussi important constitue une nourriture affective d’une richesse sans pareille. Enfin, la sécurité personnelle qui découle de l’estime de soi peut faciliter le dénouement des problèmes de la vie intime. La personne est moins facilement menacée et elle devient plus rarement défensive.
Avec une telle base, les amants peuvent se consacrer à leur développement et à celui de leur relation. Ils sont aussi à même de supporter l’autre dans sa quête d’épanouissement. Ils consomment moins d’énergie à rechercher la sécurité et la confirmation de leur valeur dans les yeux de l’autre.
   4. Gage de réussite
Hors des sentiers battus. Par ailleurs, une forte estime de soi favorise la réussite. Elle aide à prendre des risques, à chercher des solutions innovatrices, à faire preuve de ténacité et de persévérance. Ces attitudes mènent souvent à la victoire qui, à son tour, alimente à la fois la confiance et l’estime. D’autre part, la multiplication des succès permet de supporter des échecs qui seraient catastrophiques pour une personne à l’estime fragile.
    Plus mon estime de moi est élevée et plus je puis voir grand pour ma vie. À mes yeux, je mérite de réussir ce que j’entreprends; c’est pourquoi je n’hésite pas à y consacrer les efforts nécessaires. Cette attitude m’attire plusieurs succès qui me permettent de confirmer ma confiance dans ma capacité de réussir. Cette confiance acquise, les échecs ne sont plus des abominations à éviter mais des erreurs de parcours desquelles je tire profit.
    À l’inverse, si mon estime est faible, je ne suis pas porté à viser haut pour ma vie. Mes entreprises et mes projets avortent par manque de ténacité. Je ne possède pas cette force qui me pousserait à obtenir ce que je recherche en croyant que j’en vaux la peine. Mon manque de persévérance est souvent responsable de mes échecs et au bout du compte de mon manque de confiance dans mes capacités. À cause de la mauvaise opinion de moi qui en résulte, je me contente de relations peu nourrissantes (et souvent contribuent à me dévaloriser davantage), d’un travail qui ne me permet pas de me développer, d’une vie en deçà de mes rêves...

C. Une auto-évaluation préparatoire
En résumé, il n’est heureusement jamais trop tard pour augmenter, construire ou rebâtir l’estime de soi. Et il n’est pas nécessaire d’entreprendre une longue psychothérapie pour y arriver. Il est toujours à notre portée de la rehausser et de la conserver à un niveau élevé.
Mais pour entreprendre cette reconstruction de notre estime, il est préférable de savoir sur quels aspects nous aurons à travailler. Un diagnostic de notre situation actuelle est nécessaire afin d’orienter nos efforts. Cette section permettra de faire cette évaluation personnelle en fournissant les outils nécessaires.

   1. La méthode
Je vous propose quatre questions qui vous permettront d’identifier les dimensions sur lesquelles il pourrait être utile de travailler. Pour chaque question, j’indique les éléments à considérer dans votre évaluation et le critère à utiliser pour vous situer.
   2. Les questions
a- Le droit d'exister
    Est-ce que je m'autorise à avoir toutes...
        Mes émotions          Oui  Non
        Mes Valeurs              Oui  Non
        Mes besoins              Oui  Non
    Critère: pour chaque item, la réponse est oui (toutes) ou non
b- L'affirmation
    Est-ce que j'ose affirmer chacune de ces réalités (question a) devant les personnes dont l'opinion m'importe ou pourrait m'importer ?
    (Ceci inclut nécessairement les personnes que vous admirez, celles dont vous voulez être estimé ainsi que celles qui ont une autorité quelconque sur vous.)
               Oui  Non
               Oui  Non
               Oui  Non
    Critère: Pour chaque personne, oui (j'affirme ces trois dimensions de moi) ou non
c- Fidélité à moi-même
    Est-ce que, dans ma façon d'agir, je respecte vraiment les choses qui sont très importantes à mes yeux:
        mes valeurs               1  2  3  4  5  6  7  8  9  10
        mes besoins              1  2  3  4  5  6  7  8  9  10
        mes émotions           1  2  3  4  5  6  7  8  9  10
    Critère:
        0 = jamais
        5 = quand il n'y a pas de conséquences
        10 = toujours

d- Attitudes devant la vie
    Dans quelle mesure mes actes manifestent habituellement les attitudes suivantes

Persévérance devant les difficultés           1  2  3  4  5  6  7  8  9  10
Capacité d'accepter mes erreurs               1  2  3  4  5  6  7  8  9  10
Attrait pour l'inconnu      1  2  3  4  5  6  7  8  9  10
    Critère:
        0 = jamais
        5 = comme la plupart des gens
        10 = toujours

Michelle LARIVEY, psychologue






Estime et regard sur soi


  Porter un regard sur les différentes parties qui constituent un être humain ne s’acquiert pas sans effort, sans courage, sans soutien. Le regard sur soi est tributaire de la manière dont nous avons traité et résolu certaines difficultés, certaines souffrances, certaines peurs acquises durant l’enfance, l’adolescence et l’âge adulte. N’oublions pas que sans travail sur soi, la part d’inconscient d’un individu s’approche de près de quatre-vingt pour cent. Dans cet inconscient se sont réfugiés les traumatismes, les peurs, les souffrances mais également toutes les expériences sensorielles vécues depuis la naissance. Deux mouvements psychiques animent la vie intérieure d’une personne : la projection et le transfert. C’est-à-dire qu’on attribue à l’autre quelque chose qui nous affecte ; on projette une peur archaïque, une colère enfouie  sur l’autre en face de soi. Et on est convaincu que c’est l’autre qui nous manifeste sa colère, son agressivité. Le deuxième mouvement psychique est le transfert. Un rapport inconscient à son père, sa mère, ses frères et sœurs s’est créé en soi. C’est-à-dire que notre corps a un point de vue caché, dissimulé sur ce que nous ressentons profondément au cœur de soi vis-à-vis de nos proches. Le transfert de la relation inconsciente a son père, sa sœur par exemple va être attribué en termes d’émotions, de sensations et de sentiments attachés à d’autres personnes qui n’ont rien à voir avec les personnes concernées au premier plan. Notre inconscient fait ce travail de transfert.
En fonction de notre histoire de vie, nous allons nous glisser dans des positions de vie qui parlent de notre rapport à soi et à l’autre. Elles s’expriment différemment pour chacun d’entre nous dans ces positions : « je ne m’accepte pas et je n’accepte pas les autres » ou « je m’accepte et j’accepte les autres » ou « je ne m’accepte pas et j’accepte les autres » ou « je m’accepte et j’accepte pas les autres ». Bien évidemment, sans en avoir connaissance, ces mécanismes sont dans l’inconscient et nous manœuvrent. Pour mieux comprendre la complexité du regard sur soi, il s’agit d’imaginer quatre quadrants qui définissent de manière métaphorique une femme, un homme. Tout d’abord, il y a le quadrant du grand jour. Ce que moi et les autres connaissent de moi. Ensuite, il y a la zone aveugle, ce que les autres savent de moi sans que j’en sois conscient. Il y a aussi le jardin secret avec les éléments que je garde en moi volontairement cachés. Les dévoiler s’appelle de la révélation. Et enfin, le dernier quadrant correspond à ce que je ne sais pas de moi et que les autres ne savent pas non plus. Sa superficie est souvent la plus importante des quatre. Il s’agit de l’inconscient.
 Avec Guy CORNEAU, je m’associe à ses propos « Donc oui, il faut agir sur nos états intérieurs pour stimuler la vie et nos capacités de guérison qui n’attendent que nous. Je ne dis pas que c’est facile, mais nous sommes beaucoup plus que le petit personnage auquel nous nous sommes identifiés. Donc ça commence par se concevoir comme un ensemble énergétique intelligent et en évolution, qui donne naissance à l’être que nous sommes, et qui est connecté au monde et à d’autres champs énergétiques intelligents visibles ou invisibles. Il faut élargir le connu pour se redécouvrir, et redécouvrir la réalité dans laquelle nous baignons. De toutes façons, si nous restons avec nos rigidités nous allons mourir avec elles alors qu’il est peut-être encore temps de suivre le chemin de la vie, de retrouver la fluidité. »

Jean-Paul PARENT, Consultant Formateur Santé et Ressources humaines, Hypnothérapeute, coach


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